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Les 6 pensées-prisons de l’addict au porno - #1 : J’en ai besoin !


Partie 1/6 de l'article consacré aux barrières mentales.

Voir la 2e partie.


Une dépendance, rappelons-le, est un stratagème inconscient (et inefficace…) d’auto-médication : le plaisir pour anesthésier le mal-être. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’addiction à la pornographie (et/ou à la masturbation) s’enracine quasi-exclusivement… dans le mental. Au lieu de reconnaître que sa stratégie de fuite ne marche pas, la personne addicte préfère obéir de manière rigide à tout un tas de fausses idées qui l’incitent à continuer. Alors qu’elle pourrait tirer profit de son expérience, elle s’enferre dans son comportement compulsif sans remettre en question les diktats de son cerveau.




Quand le mental fait ainsi barrière avec le réel, tout changement est impossible. Il faut donc le dire avec insistance : la "reprogrammation mentale" constitue le premier poumon de la démarche d’arrêt du porno (l'autre poumon étant l'acceptation des émotions). Si vous êtes concerné directement, et avez le désir de ne plus vous rincer l’œil de manière compulsive, vous devez procéder… à un lavage de cerveau. Pour arrêter le X, il vous "suffit" de rompre avec toutes vos "ex". Comprenez vos fausses croyances.




Les 6 types de croyances qui enferment dans l'addiction


Bien évidemment, les fausses idées problématiques sont nombreuses et diffèrent sensiblement d’une personne à une autre. Néanmoins, on peut regrouper ces "cognitions" en grandes catégories.

En m’appuyant sur mon expérience d’accompagnateur, j’en ai identifié six. Pour en faciliter le repérage et la mémorisation, je les désigne par 6 idées-clés rimant en "ien" :

  1. Lien

  2. Vaurien

  3. Rien

  4. Viens...

  5. Je tiens !

Chacune de ces fausses idées peut faire l’objet de "démentis" de votre part. Pour cela, puisez dans votre propre expérience. Quelles leçons pouvez-vous tirer de vos "accidents" ? Comment leurs conséquences négatives viennent-elles contredire les fausses promesses transmises par votre cerveau ? Pourquoi continuez-vous à obéir aveuglément à vos pensées… comme si elles étaient des ordres ?


Dites-vous qu’une petite voix dans votre cerveau vous souffle ces injonctions. Cette voix, je propose à mes accompagnés de l’appeler leur "bandit manchot". Comment s’appellera la vôtre ? Et surtout, qu’allez-vous lui répondre quand elle réclamera sa dose de dopamine en vous susurrant des carabistouilles ?



Pensée-Prison #1 – J’en ai besoin ! Donc arrêter, c’est difficile.


Lui et moi, c’est pour la vie. Je ne peux pas m’en passer !

C’est la fausse idée du #lien.


Vous avez établi une relation privilégiée, "étroite", spéciale, avec la pornographie. Elle sait tout de vous, ou presque. Vous croyez qu’il n’est pas possible de vivre sans, de vous en passer, de faire autrement. Votre vie n’est pas concevable sans votre drogue : "Qu’est-ce que je vais devenir ?". Plutôt mourir ! Ça vous manquerait trop. Sans le porno, vous seriez "au bout de votre vie".


Vous pensez aussi que ce serait trop dur d’évoluer, d’arrêter de consommer. Le changement serait trop douloureux, trop déchirant. La rupture serait traumatisante. La séparation demanderait trop de sacrifices, trop de renoncements. Ce serait un chemin de croix - carrément l’enfer - de se libérer ! Mieux vaut continuer…


Vous vous dites que, si vous décidez d’arrêter, il va falloir "tenir", se battre, être fort, faire preuve de volonté. "Nous sommes en guerre", n’est-ce pas… La lutte incessante, c’est usant, même si c'est contre le #pornovirus.


Enfin, vous vous identifiez à votre dépendance : vous ÊTES dépendant. Or, croyez-vous, on ne peut pas sortir d’une dépendance. C'est comme ça.





Reprogrammez votre cerveau pour arrêter le porno


L’émotion qui se cache derrière toutes ces pensées erronées, c’est la peur. Peur de l’échec. Peur de l’abandon. Peur du changement. Peur de l'après. Peur du néant. Le seul qui a un intérêt au statu quo, pourtant, c’est… votre bandit manchot, qui craint de ne plus recevoir sa dose régulière de dopamine.


Or, avant d’être addict… tout ça ne vous manquait pas. Ça ne vous manquera donc pas non plus… après avoir arrêté. Vous n’avez pas signé un contrat d’exclusivité avec le porno. Vous êtes libre. On ne naît pas dépendant. On le devient. Et on en sort.


De nombreuses personnes réussissent à arrêter (très vite, parole d’accompagnateur). Vous le pouvez vous aussi ! Ce n’est pas une question de volonté. Il faut juste avoir décidé d’arrêter et rester motivé.


Dé-pendez-vous ! Pour cela, dé-mentez vos pensées

La lutte éreintante ne va pas commencer quand vous allez arrêter le porno. C’est l’inverse. La lutte éreintante va s’arrêter… quand vous allez commencer à changer. En effet, souvenez-vous que l’addiction est LA stratégie pour terrasser ses pensées gênantes et ses émotions désagréables. Arrêtez de lutter contre elles, et votre addiction disparaîtra. Cessez le combat. Lâchez la corde sur laquelle vous tirez.


Autre chose. La dépendance au porno n’est absolument pas chimique (nicotine, alcool, etc.) ni physique. Elle n’est pas non plus liée à un besoin d’argent (c’est l’un des problèmes des joueurs pathologiques). Elle est juste… dans votre cerveau, sous forme d’idées fausses. D’idées fixes (tiens, la petite voix, pour pourriez aussi l’appeler comme le chien d’Astérix, non ?…).


Tous les démentis que vous allez identifier à partir de votre propre expérience, présentez-les posément, avec un grand sourire, à votre bandit manchot. Il va être tellement surpris… qu’il va en rester les bras ballants et le bec bé !


Bonne chance !



Voir la 2e partie de l'article

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