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Les 6 pensées-prisons de l’addict au porno - #2 : C’est bon pour moi !


2e partie de l’article consacré aux barrières mentales.

Voir le début de l’article. 3e partie à suivre...


Après l’idée fausse du #lien, voici celle du #bien. Voyons en détails ce que votre "bandit manchot" - la petite voix - vous dit à ce sujet, avec la force de persuasion qu’on lui connaît. Et poursuivons la reprogrammation du cerveau.



La petite voix dans votre cerveau vous fait croire que c’est bon pour vous


"Ça me fait vraiment du bien de regarder de la pornographie ! Alors pourquoi faudrait-il que je change ?"


Vous vous êtes laissé persuader, en toute bonne foi, que votre addiction au porno constitue un vrai soutien. Et vous en avez LA preuve incontestable : regarder des films X vous permet d’aller mieux… quand vous n’allez pas bien. Ce comportement vous console, vous soulage, vous réconforte, vous encourage, vous stimule, vous remet debout, vous remonte le moral, etc. La liste est longue. Les bénéfices sont… innombrables !


Vous avez recours au porno dans des circonstances très diverses. L’envie vous vient dans ce genre de situations : ennui, peur, colère, tristesse, difficulté à vous concentrer, envie de vous "détendre"… Et, à chaque fois, la magie opère : grâce au porno (ou plutôt grâce à votre addiction), vous parvenez facilement à "gérer" ces états dont le point commun est d’être désagréables.


En conséquence, vous ne voyez vraiment pas pourquoi vous arrêteriez d’utiliser un moyen qui "marche", qui a fait ses preuves, qui ne vous a jamais trahi, et qui répond toujours présent. De plus, ce soutien inconditionnel a deux avantages majeurs : discrétion et gratuité.



Ce n’est pas mauvais pour votre santé


Connaissez-vous un médicament capable de rivaliser ? Non. C’est vrai, reconnaissons que ça n’existe pas. Tous les médecins devraient le prescrire ! Le porno, c’est la panacée. Littéralement : le remède à toutes vos maladies.

Vous êtes également certain que votre comportement est excellent pour votre santé physique et mentale (sans parler des aspects sexuels que nous aborderons dans la partie #6 de cet article). Vous avez même un argument suprême, un joker, concernant ce domaine de la santé : contrairement à la clope, le porno ne vous intoxique pas.


Finalement, "y’a vraiment pas de mal à se faire du bien, comme qui dirait".

Dans ces conditions, rien ne s’oppose à la poursuite de votre comportement. Pourquoi vous couper de ce qui est bon pour vous ?



Votre expérience vous montre qu’en réalité, mater en automate, ça vous démonte !


Pardonnez-moi si les lignes qui suivent vous ruinent le moral ou vous donnent l’impression de recevoir gratuitement une leçon de morale. Ce n’est pas mon objectif. Mais le lavage de cerveau est à ce prix…


Vous croyez dur comme fer que "votre" addiction vous fait du bien quand vous allez mal ? C’est faux. La réalité est inverse : vous allez mal parce que votre addiction vous est indispensable pour faire face aux situations désagréables. Sans elle, vous n’arrivez pas à "gérer". Vous avez pris l’habitude d’utiliser le doudou du porno pour fuir votre mal-être. Vous avez désappris à cohabiter avec certains états psychologiques qui font pourtant partie de la vie.


Certes, les premières fois, c’était sympa : vous êtes allé vers le porno par curiosité, par plaisir, par conviction, etc. L’objectif était de vivre des moments agréables, de faire l’expérience de sensations plaisantes. Mais au bout d’un certain temps, vous avez perdu le contrôle de la situation. Il y a eu comme une "bascule". L’envie est devenue un besoin tyrannique. La recherche de sensations agréables s’est muée en fuite des émotions désagréables : votre comportement s’est transformé en pansement, en bouée, en roue de secours. Par conséquent, aujourd’hui, vous souffrez… de plaisir. Si tant est qu’il y ait encore une once de plaisir… Quand la jouissance est employée comme un moyen pour anesthésier un mal-être, elle s’anesthésie elle-même.


Sans en avoir conscience, vous consommez le porno comme on prend un médicament. Mais le problème avec la panacée... c'est qu'il n'y en a jamais assez. Vous pratiquez l’automédication. Avec deux limites. La première, c’est que la pornographie n’a jamais guéri personne... Le deuxième, c’est que votre maladie n’en est pas une. Pour essayer de mieux contrôler votre vie, vous luttez. Mais vous vous êtes trompé d’ennemi. Vous vous battez contre vos émotions et vos pensées qui, certes sont désagréables, mais ne peuvent être supprimées. En cherchant vainement à anesthésier ces événements psychologiques, vous vous comportez en automate. Arrêtez de lutter ! Les émotions, on les accueille. Les pensées, on s’en distance.


Vous avez le sentiment que votre addiction vous soulage quand vous n’allez pas bien. En réalité, elle soulage juste le manque qu’elle a créé elle-même. Supprimez l’addiction… vous supprimerez le manque ! C’est aussi simple que cela, si j’ose dire ! Faites appel à vos souvenirs : vous n’étiez pas moins bien avant l’addiction, n’est-ce pas vrai ?


Le porno peut tromper une personne (vous) mille fois...


Vous continuez à croire que votre addiction vous fait du « bien » ? Poursuivons ensemble le travail de "démenti".


La vérité, c’est que vous obéissez au bandit manchot (cette petite voix dans votre tête qui vous manipule). Il est temps de reprendre contact avec votre expérience ! Elle, elle ne ment pas. Que dit-elle ? Elle vous enseigne que les effets de votre comportement sont exclusivement négatifs sur les moyen et long termes. Voire sur le court terme : passées les quelques minutes de jouissance, que reste-il ? De la tristesse, du regret, du désespoir, de la colère.


Si dans le cochon tout est peut-être bon, en revanche, après le porno rien n’est bon. Pouvez-vous nier que vous éprouvez de manière systématique de la honte et de la culpabilité ? Comme récompense, on fait mieux… Ces ressentis sont mortels, il n’est jamais bon de s’y complaire. Il vous faut les dépasser. Mais reconnaissez qu’à travers eux, c’est votre conscience, votre intuition qui vous alerte.


En tant qu’addict, vous ne nierez pas que vous vivez une souffrance terrible : celle de vous comporter comme une machine tout en ayant pleinement conscience de ce que vous êtes en train de faire. Comme si une force extérieure vous imposait vos propres actes. Y a-t-il plus déchirant pour un être humain que de ressentir – quasiment physiquement - cette coupure en deux à l’intérieur de soi ? L’automate, au moins, ne souffre pas…


Avez-vous réalisé que vous êtes entré dans une logique destructrice de mensonge, d’artifices, de simulations ? Le porno vous ment (dans le porno tout est faux). En étalant tout sous vos yeux, il feint de n’avoir rien à cacher, donc d’être fréquentable. Vous vous êtes laissé prendre au piège de ses sirènes.


Ce mensonge, vous en êtes devenu le complice. Vous aussi, à votre tour, vous faites de la dissimulation : à vous-même et aux autres. Vous êtes embringué dans une double vie. La peur d’être découvert vous obsède au moins autant que toutes les images emmagasinées dans votre mémoire. Le pire qui pourrait vous arriver, ce serait d’être démasqué.


Vous avez perdu de vue qu’un spectateur de porno devient ce qu’il reluque et perd toute capacité de distanciation par rapport aux images. La preuve, c’est qu’une séance de X finit presque toujours… en masturbation. Drôle de happy end... Quand vous regardez La Guerre des étoiles, éprouvez-vous le besoin compulsif de brandir un sabre laser ? Ce n’est pas vrai, un film porno n’est pas un film comme un autre…


Réalisez-vous que le porno vous a formaté ? Happé par les images, retenu captif devant votre écran pendant de longues heures, vous avez ingurgité tout un tas de stéréotypes, d’idées reçues, de croyances. Vous voilà comme un mime, qui reproduit mécaniquement ce qu’il a vu. Alors, "barrez-vous, cons de mimes !"



Ouvrez les yeux : en regardant du hot, vous vous consumez à petit feu…


Vous disiez que le porno vous fait du bien : ça détend, ça soulage, ça réconforte… Mais dans quel état êtes-vous après ce genre de séances de "relaxation" ? Au-delà des quelques minutes de jouissance, que reste-t-il ? N’êtes-vous pas tendu, nerveux, excité, frustré, impatient, insatisfait ? Parvenez-vous à trouver le sommeil ? Ressentez-vous de la paix, de la joie, de la satisfaction ?


Vous prétendez que le porno vous aide à oublier, à passer le temps. Oh oui, en sa compagnie, le temps passe… Les longues séances de visionnage. Les heures et les heures devant votre écran. Les nuits et les nuits. Oui, vous oubliez… que le temps passe, et avec lui votre vie. Et qu’en est-il de votre capacité de concentration, de mémorisation ? Dans ce domaine, pensez-vous vraiment que votre addiction est un + ?


Que de temps, d’énergie, de disponibilité sont partis en fumée. Autant de vous-même qui ne sera pas consacré à ce qui compte pour vous : votre partenaire, vos enfants, vos amis, vos passions, etc. Vous avez perdu le contact avec vos valeurs, avec tout ce qui est important dans votre vie. Ce qui vous procure vraiment du bien. Là est peut-être le pire de cette situation : vous savez parfaitement ce qui est bon pour vous, et vous vous en éloignez, inlassablement. Vous êtes aimanté vers ce qui vous repousse.


Avez-vous compris que l’addiction ruine l’estime de soi ? D’abord à cause de cette honte et de cette culpabilité dont nous avons parlé plus haut. Mais aussi parce qu’avec le porno, on ne tient jamais la comparaison... Rivaliser, égaler est impossible. Comment pourrait-il en être autrement puisque tout est faux ? Hélas, les jeunes tombent facilement dans de ce piège. Ils subissent avec angoisse les diktats du porno.



Le porno, c’est un panier de crades : ça pince très fort


Pardon de vous le dire : regarder des images pornographiques rend au moins bête, sinon méchant. La surenchère commerciale a fait du porno un univers de plus en plus gore et violent. Le machisme est et restera son modèle le plus inspirant : l’homme domine la femme et la soumet pour son plaisir. Le porno, c’est d’abord un panier de crades. Le porno, c’est comme le métro : tu risques de te faire pincer très fort. Alors attention.


La violence, même en apparence absente des images, exerce son effet malfaisant sur le spectateur. Elle est intrinsèque au porno. Violence des rencontres qui débouchent immédiatement sur des rapports sexuels – ne parlons surtout pas de relations entre personnes. Violence de ces scènes tournées de manière à montrer exclusivement des organes génitaux qui s’emboîtent et des orgasmes qui ne sont que simulations visuelles et sonores. Violence, tout simplement, d’une sexualité crue qui exclue toute idée d’intimité. Pour un jeune – et même pour un adulte - cette violence est réelle. Elle traumatise. Elle obsède.


Le porno déconnecte petit à petit des relations réelles. Le sexe virtuel déshumanise en profondeur. Autrui devient un objet au service de l’auto-jouissance. Le porno, c’est du Mc Do sexuel livré à domicile avec Uber : quand vous voulez, où vous voulez, comme vous voulez, avec qui vous voulez. Mais que ce soit rapide, facile, standardisé. Cette manière de consommer le sexe pollue progressivement toute l’approche relationnelle du consommateur. Au terme de ce travail de sape du porno, l’autre est devenu une chose.


Un autre hic du X, c’est que les dés sont pipés d’avance. Vous ne luttez pas à armes égales avec lui : le porno est hypnotisant par nature. Addictogène, disons-le. C’est le hot aspirant. Les techniques cinématographiques modernes, à grands renforts de montages, renforcent cet effet sidérant (en comparaison, les fresques du lupanar de Pompeï paraissent bien pâlichonnes...). Comment réagit un lapin qui croise de nuit une voiture roulant en pleins phares ? Il regarde ce qui lui brûle les yeux et se laisse hypnotiser. Là se dissimule peut-être la véritable signification du fameux logo de Playboy : "Les gars, vous êtes des chauds lapins, laissez-vous aller, laissez-vous dépoiler. On s’occupe de tout, on saura quoi faire avec vos pulsions et votre argent"... Et vous, combien de fois vous êtes-vous laissé écraser sur le bord de la route sans broncher ?


Que dire, enfin, des conséquences du porno sur la sexualité ? Est-ce réellement bon ? Est-ce un accélérateur de désir, de "performances" ? C’est cela, oui… En réalité, la première chose que le porno tue en vous… c’est le sexe. Ah, c’est sûr qu’il excite, on ne peut pas le nier. Mais de manière artificielle. Et puis la sexualité ne se résume pas à l’excitation… Le porno atomise le désir : comme une baguette magique, il réduit l’attente à presque rien et comble le manque en l’étouffant. Effets moins connus et pourtant bien réels, il entraîne des troubles de l’érection et de l’éjaculation (précoce ou retardée, faites vos jeux !). De plus en plus de jeunes adultes, pourtant dans la force de l’âge, souffrent de ce genre de désagréments… A quand des mises en garde au début des films, comme sur les paquets de cigarettes ?


Vous croyez encore que le porno est moins nocif que la clope ?

Il est pire.

Non, le porno ne vous fait pas du bien. Non, le porno n’est pas bon pour vous…


Tenez enfin compte de votre expérience !


Alors détournez les yeux du porno, une bonne fois pour toutes !


L’interminable litanie que je viens d’égrener, vous ne la connaissez que trop. Tous ces constats, vous les avez déjà faits vous-même… au moins 999 fois.

Et pourtant, vous êtes retombé une 1000e fois.


Pourquoi ?

Parce que vous n’avez peut-être pas suffisamment tiré parti de vos "accidents à vous" pour reprogrammer votre cerveau. Un dérapage ne constitue une expérience utile que si vous l’utilisez pour démentir les idées-prisons enracinées dans votre cerveau.


Vous aviez la fâcheuse habitude d’obéir aux pensées du bandit manchot comme on exécute des ordres. Mais tout ça, c’est fini (l'ancien militaire que je suis vous dit : vous avez le droit - et même le devoir - de désobéir si les ordres sont injustes... et idiots).


A présent, vous allez tenir compte, objectivement, de votre expérience : le porno ne vous apporte rien de bon. La prochaine fois que vous entendrez la petite voix vous susurrer "ça va te faire du bien", rigolez un bon coup et répondez-lui "mais non, ce n’est pas bon pour moi". Et le bandit manchot se taira à tout jamais (ou presque, car il fera de temps en temps une petite tentative pour vous tromper).


On ne peut pas tromper une personne 1001 fois ! Surtout pas vous !


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Suite de l’article (à venir...)

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