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Porno et confinement : 10 conseils pour ne pas tomber dans le panneau


Petites ou grandes, les addictions nous concernent tous. Allons, cherchons bien, ne sommes-nous pas « accros » (au moins un peu…) à quelque chose ? Travail, écrans, nourriture, sport, cigarette, jeux vidéo, achats, etc. : que ce soit une substance ou un comportement, chacun son doudou !

En ce temps de confinement, soyons vigilants : nos habitudes incontrôlées et envahissantes risquent de s’aggraver. En réaction, de nouveaux comportements compulsifs peuvent aussi apparaître - surtout si nous nous savons habituellement vulnérables. En effet, pour les addictions, l’enfermement est une période de vaches grasses inespérée. Chaque jour qui passe leur fournit sur un plateau d’argent son tribut d’expériences désagréables à fuir : ruminations, émotions déplaisantes, bouleversement de nos repères, disputes, privations…

Dans ce contexte angoissant, il est un péché mignon qui pourrait tirer ses marrons du feu : la pornographie. Attention ! Ce péché mignon est en réalité un piège : le filet mignon… de porno. Et sa ruse, c’est de nous faire croire qu’il nous veut du bien.


Voici donc dix petits conseils pour ne pas tomber… les yeux ouverts dans ce panneau.


NB :

Cet article traite de la pornographie mais les conseils proposés sont valables quel que soit votre péché mignon (ou pas). À consommer sans modération !

Pour aller plus loin, les 10 conseils présentés ci-dessous sont approfondis dans un autre article disponible ici.




#1 – Face à la pandémie... vous n’êtes pas en guerre !


En général, l’addiction est une stratégie inconsciente pour fuir les expériences désagréables : pensées, émotions, etc. Malheureusement, cette lutte est toujours inefficace et génère plus de souffrance que de soulagement. Qui plus est, les pensées et les émotions ne sont pas des ennemis ! Alors, comme on dit en judo : maté ! Arrêtez… de mater ! La lutte est finie.



#2 – Éloignez-vous... du hot aspirant


Pendant le confinement, nous passons beaucoup de temps dans la cuisine. Les ventes de farine ont explosé. C’est bien… mais attention à la mauvaise tambouille, aux gâteaux étouffe-chrétien, et surtout au hot aspirant. Le porno est une fausse promesse addictogène, une publicité mensongère qui sait tirer parti des fragilités de chacun. Comme au loto, 100 % des addicts au porno… ont tenté leur chance. Alors mieux vaut passer votre tour !



#3 - Immunisez-vous contre le #pornovirus... en vous exposant à vos émotions


Même désagréables, les émotions ne tuent pas. Elles nous disent nos besoins et nous permettent de nous adapter. Par exemple, la peur nous appelle à la vigilance. Les émotions, c’est donc la vie ! Ne cherchez pas à les anesthésier ! Pour vous y "exposer", voici une démarche concrète : dans le feu de l’action, pendant la vague émotionnelle, restez en contact avec vos sensations corporelles. Une seule question à vous poser : "Qu’est-ce que ça me fait ici et maintenant dans mon corps, et à quel endroit ?"



#4 - Appliquez les gestes barrières vis-à-vis de... vos barrières mentales


Bonne nouvelle : l’addiction au porno est essentiellement psychologique. Concrètement, la dépendance s’enracine dans le cerveau. Le principal obstacle à abattre, ce sont les barrières mentales. Faites donc barrage à toutes les pensées qui vous emprisonnent. Vos pensées ne sont pas des ordres ! Quand la "petite voix" vous susurre "J’en ai besoin", répondez-lui "En es-tu bien sûr" ! Faites la liste, non pas de vos envies, mais de vos pensées gênantes. Ce tri sélectif demande de l’entraînement, mais il n’est pas compliqué. Il est bon pour la planète (moins de temps passé sur Internet…) et surtout pour vous.



#5 – Connectez-vous à l’essentiel et agissez pas à pas


Face à l’addiction, on croit à tort manquer de volonté. Pour en sortir, c’est d’abord de la motivation dont on a besoin. Savez-vous quel est le premier carburant de celle-ci ? Les valeurs ! Il n’y a dans ce mot aucune connotation religieuse, philosophique ou morale. Les valeurs sont toutes les choses importantes à nos yeux, qui comptent dans notre vie. Le nez dans le guidon, on les oublie. Le temps est peut-être venu de reprendre contact avec elles. Puis de poser pas à pas des actes concrets, même modestes, mêmes simples. Mais qui, en orientant dans la bonne direction, confèrent plus de sens et de densité au quotidien et permettent de relever la tête.



#6 - Faites le rat de labo… et souriez


“Connais-toi toi-même”, dit l’adage. Avez-vous vraiment connaissance de la manière dont vous fonctionnez ? Avez-vous remarqué que vous passez parfois en mode pilotage automatique et que le "manche à balai" vous échappe ? Profitez donc de ce temps de confinement pour découvrir ou approfondir les ressorts et les mystères de votre comportement : Quels sont les situations déclenchantes ? Quelles pensées automatiques et quelles émotions surviennent et interagissent ? Quelle impulsion me pousse en avant ? Quels gestes volontaires ou involontaires sont posés ? En décortiquant ainsi vos actes, vous prendrez conscience que le comportement n’est pas un “bloc” d’un seul tenant, un diable qui sort tout seul de sa boîte. Le seul pilote dans l’avion, c’est vous. Vous pouvez garder le contrôle.



#7 - Face aux incertitudes de l'après coronavirus, vivez la certitude... de l’instant présent


Être enraciné dans l’instant et présent à soi-même est un moyen extrêmement efficace pour ne pas tomber dans le piège des comportements compulsifs. En effet, l’ancrage dans l’ici et maintenant empêche de se laisser déborder par ses pensées et ses émotions… et de chercher à les fuir. Cette attitude de présence à soi demande bien entendu un peu d’apprentissage, mais elle est à la portée de chacun. Une pratique quotidienne permet d’acquérir rapidement de très bonnes habitudes. Le point clé consiste à faire davantage appel à ses 5 sens et à prendre contact avec ses sensations corporelles. Dans l’esprit, il s’agit de se reconnecter à soi-même, de vivre finalement un déconfinement… vers l’intérieur.



#8 - Prenez-vous en flagrant délit de sortie sans attestation


Quand il s’agit d’observer les autres et de repérer leurs travers, nous sommes tous de grands enfants. Mais il est tellement moins habituel de se prendre soi-même en flagrant délit de somnambulisme, “en flagrant délire” comme dirait Raymond Devos. Pourtant, l’auto-délation peut avoir du bon… Sachez donc trouver une position stable à partir de laquelle vous “auto-observer” et détecter vos bascules en mode pilotage automatique. L’avantage de ce “point de vue”, c’est qu’il peut aussi constituer un lieu-refuge où se confiner quand survient une crise intérieure.



#9 - Préparer un plan de sortie d’addiction


Je ne proposerai ici que quatre mesures.

  • Débusquer “vos” situations à risque (SAR) : situations, lieux, contextes, etc. Quelles SAR puis-je supprimer ou éviter ? Comment gérer efficacement les autres ? La première de toutes les SAR, c’est la problématique des appareils de navigation…

  • Élaborer un protocole “post-accident”. Lister les réactions à avoir pour me relever immédiatement après un dérapage incontrôlé : débriefer, dédramatiser, trouver une activité qui me fait (vraiment) du bien et me remonte le moral, etc.

  • Elaborer un protocole de “gestion des envies” : identifier les pensées pièges, accueillir l’émotion désagréable, prendre contact avec les sensations corporelles etc.

  • Scanner votre hygiène de vie : assainir ce qui peut l’être dans mes habitudes de sommeil, hygiène corporelle, alimentation, détente, activités physique, etc.



#10 - Prenez exemple... sur le manchot


Ne vous méprenez pas : je ne vous invite pas à vous couper les bras ! Le manchot n’est pas seulement anthropomorphe dans sa démarche, son comportement a aussi beaucoup à nous apprendre. La vie des manchots est fascinante à plus d’un titre (mes filles vont se moquer de moi...). Savez-vous par exemple que leurs deux grands prédateurs (des manchots, pas de mes filles) sont le phoque… léop-hard et l’orque… épaul-hard ? Ça ne s’invente pas ! Sur la banquise, le manchot est maladroit. Il fait souvent des glissades incontrôlées. Mais à la fin de l'hiver, quand il quitte sa zone de confinement arrière et rejoint la côte, il se relève après chaque dérapage et poursuit sa marche vaille que vaille…

Vous-même, parfois, vous vous sentez peut-être aussi un peu en équilibre précaire. Mais, comme le manchot, vous êtes d’abord quelqu’un d’attachant, de sympathique, de courageux, de valeureux et de malin. Et en plus, vous êtes un être humain, pas un animal...


Alors en marche, et bonne route ! L’hiver est fini.


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